La « pierre sèche » est un mode de construction caractérisé par un assemblage de pierres posées sans aucun liant entre les différentes pierres de tous calibres qui constituent l’ouvrage. Dans les murs en pierres maçonnées, on utilise un mortier de sable et chaux (ou ciment) comme liant. Dans un mur en pierre sèche, on remplace le liant par un calage « à sec » de tous les éléments. Cette structure le rend perméable à l’écoulement des eaux et lui permet de s’adapter aux mouvements du terrain.
Cette technique ancestrale permet aussi bien la construction de murs de soutènement ou de clôture que de bâti. Le système constructif en « pierre sèche », empirique au départ, a évolué de siècle en siècle mais a été délaissé ces dernières années en raison de la disponibilité de matériaux industriels. L’abandon progressif de l’entretien de ce patrimoine vernaculaire de pierre sèche a entraîné sa disparition continue de nos paysages ruraux. L’arrivée du ciment à partir du milieu du XIXe siècle, puis du béton armé et des éléments préfabriqués, a « ringardisé » l’usage de la pierre sèche. Depuis quelques années, on assiste cependant à une remise en cause de l’abandon de ces savoir-faire en constatant les limites de l’utilisation non raisonnée des nouvelles techniques. En pays de Langres, plus qu’ailleurs, la pierre sèche est omniprésente et constitutive des paysages.
À Cohons, son utilisation est spectaculaire. Toutes les rues du village, tant celles qui grimpent à l’assaut de la falaise que celles au bas du vallon sont bordées de constructions en pierre sèche et offrent une véritable démonstration de cet art : hauts murs de soutènements des jardins particuliers, murs de soutènements des rues, murs de clôture des propriétés, bâtiments, toiture de lave.
Le matériau utilisé pour ce type de maçonnerie provient essentiellement des couches proches de la surface du sol, souvent fourni par l’épierrement des parcelles cultivées ou extrait de découvertes ou de carrières. Si la qualité de cette pierre délitée sous l’effet du gel et de l’érosion est parfois moindre, à Cohons la qualité du matériau est excellente. La pierre, non gélive, est dure et résistante, propice à la construction.
Dans les Jardins suspendus, la pierre sèche est omniprésente.
Des kilomètres de murs de soutènements dans le jardin en terrasses, de hauts murs pour clore les 15 hectares du domaine, et les fabriques dont les emblématiques « escargots », le volume de ces constructions est considérable.
Les Jardins suspendus de Cohons sont une démonstration « encyclopédique » de la technique de la pierre sèche. Les qualités de ce mode de construction alliées à l’économie des moyens nécessaires pour sa mise en œuvre l’ont fait retenir par Nicolas Daguin, François Bertrand et leurs héritiers.
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